Extraction

Les braves Cops qui avaient regardé Lenine, Noiraude et Mulder sortir terminaient leur café quand la radio qui crépitait annonce :

"Ici le détective Deckard..."

Sa voix tremblait bizarrement. Lui qu'on avait plus souvent le sentiment de le voir comme un genre de chien fou ne semblait pas fier pour ce coup. Tout ce que les Cops savent à ce moment-là, c'est que leur collègue était de patrouille. Seul, comme d'habitude...

"... ils m'ont tendu un piège, là... j'ai plus mon arme... si quelqu'un m'entend au bureau, ça serait plutôt cool que v*KRRRZZZZZT*"

Fin de la transmission.

Les cops restent coi pendant un instant.

[Pour ceux qui ont pas suivi, Deckard c'est le petit nouveau. Un gars insupportable, mais un super cops, aux méthodes assez mystérieuses et chouchouté par ses supérieurs. Quoiqu'un peu moins depuis que Hawkins tient la barraque... Il vient de dépasser Noiraude niveau efficacité dans la section C.]

"Il y en qui n'ont pas de chance. C'est con, on ne saura jamais ce qu'il voulait..."
Ce sont les mots que Dash lança entre deux parts de pizza, profitant des quelques secondes d'absence de réaction des autres COPS.

Devant les mines toujours inquiètes de ses collègues, Dash en grand seigneur (qu'il est rarement) leur demande :
"Quoi ? Ca va pas ? Vous voulez de la pizza ?"

L'agent Tomcat, le petit jeunot qui pourtant était dans le métier bien avant la plupart de ses collègue, s'assit d'un bond en face de l'écran gps pour tenter de localiser le signal de Deckard.

"Little Haïti... Mais qu'est-ce qu'il glandait là bas ?!... J'vais prévenir le patron."

Puis il se lève et se dirige vers la verrière enfumée du lieutenant Hawkins.

"Dash..."

La voix caverneuse que le Cops entend alors derrière le surprend et le fait déglutir.

"... tu viens avec moi, on prend la route."

C'était Baron. Un immense black au visage scarifié qui arbore fièrement ses longues dreadlocks... Un spécialiste de son ethnie haïtienne, et accessoirement le type le plus superstiteux que le commissariat n'ait jamais embauché. Et aussi le plus intimidant... Néanmoins, on ne se sent jamais plus en sécurité que quand on patrouille avec lui.

*Nom de dieu. Quel paquet de chiure, il doit nous faire celui-là. Je prendrai gare de ne pas passer aux toilettes après lui !*
Dash lève la tête pour voir le visage de son interlocuteur.

"Euh... Ouais, ça aurait été un plaisir mon gr... grand."
"Sortir, aller boire un verre... et même draguer... héhé. C'est sûr, c'est tentant."

"Mais sans vouloir paraître trop sérieux... j'aimerai un peu bosser."
"Tu vois, j'attends qu'une enquête s'amène. Alors je préfère rester dans le coin, Je reste à l'affût si on peut dire."
Dash fait des zigzags avec ces doigts pour imager l'esprit attentif.

"Pour ça que je commande mes pizzas, ça serait dommage de louper un truc quand même."
"Enfin tu me comprends ? Hein ? Tu piges ?"
*Il n'a pas l'air très malin. faut dire qu'ils sont un peu lent à la détente ici...*

"Je te parle d'aller chercher notre collègue qui est en galère. Allez viens maintenant."

Dash comprend alors ce que veut faire Baron : l'emmener pour récupérer Deckard. Une extraction. Comme dans les films... En tout cas, il remarque la neutralité du ton de Baron. D'habitude, quand Dash est à coté, les gens lui font sentir son manque de tact, mais Baron n'est pas contrarié lui, même s'il n'entre pas dans le jeu du Cops. Le "partner" idéal...

En même temps, dans la salle, il y a La Crampe, Bounty... de smorceaux de choix qu'on préfère éviter dans la section.

*...*
Dash déconcerté, reste le visage figé pendant quelques secondes, avant de reprendre l'usage de la parole :
"Hey ouais ! Bien entendu !"
Dash se lève avec énergie.
"En fait, je... je voulais juste qu'on attende encore un peu pour avoir plus d'info'..."
Et d'une voix plus puissante, tenant fermement la dernière part de pizza à la main, il rajoute :
"Mais soit ! Allons sauver notre collègue infortuné qui a tant besoin de nous !"
Avec un large sourire, The Frond suit Baron, roulant un peu les épaules, il regarde un peu les autres COPS de haut autour de lui.
*Et ouais, les gars, votre jour arrivera aussi... peut être.*
*Ce pays a besoin de héros. Et ça commence dès aujourd'hui.*

Dash entend des ricanements derrière lui... Sans doute des jaloux. Lui et Baron prennent ensuite l'ascensceur pour les garages. Baron ne prononce pas un mot, jusqu'à ce que les cops atteignent le garage.

"Allez monte. Les infos, on les aura sur le chemin par les transmissions du central."

Dash s'assoit sur le siège en cuir de l'intercepteur customisé et constate le nombre improbable de gri-gris et autres talismans vaudous méticuleusement accrochés ça et là sur le tableau de bord, le volant, le levier de vitesse, les retroviseurs... ça foutrait presque les jetons !

"Ne touche à rien surtout."

Le moteur se met à ronfler et les gyrophares à hurler, et l'intercepteur s'élance dans les rues de Downtown LA en direction de Little Haïti...

Assez dérouté par l'apparence du véhicule, Dash avait tout de même mieux à faire.
Il pouvait enfin mettre son chapeau et jeta un oeil dans le rétro :
*Pas de doute, j'assure !*
Ses lunettes chromées POLICE brillaient, mais selon l'inspecteur The Frond, il manquait quelque chose...
*Il manque quelque chose...*

A présent, ses pensées reviennent à l'affaire, et il se met à surveiller du coin de l'oeil la conduite de son partenaire, avec la discrétion qui lui est propre. Il sifflote.
*Je vois, c'est un dur, gros tas de muscles et collectionneur de porte-clés.*
The Frond regarde toutes les petits babioles pendues un peu partout.
*Je sais très bien pour quel raison, il m'a choisi. Il est la force et il avait besoin de l'intelligence pour cette affaire. Son choix était des plus simples... Et en plus je suis plutôt musclé aussi.*

Soudain les choses lui paraissaient plus claires, Dash avait trouvé, il lui fallait une clope pour paraître complet :
"Dis-moi Baron, la fumée ne te dérange pas ?"

"La fumée ne me dérange pas Dash. Mais enlève ton chapeau quand tu es dans ma voiture. Ca attire le mauvais oeil."

Quand Dash commence à siffler en regardant Baron, celui-ci allume l'autoradio qui se met à cracher du neo-gospel-core. Juste assez fort pour pouvoir quand même entendre la fréquence LAPD.

Alors que le véhicule sort doucement de Downtown et que les bâtiment sont de plus en plus délabrés, la radio balance un :

"- Central pour Baron... Central pour Baron... vous m'recevez ?
- Oui on vous reçoit...
- On a quadrillé le secteur dans lequel a disparu Deckard. On vous transfère les coordonnées précises sur pda.
- Ca marche, merci."

Peu après, le plan d'accès apparait sur l'écran gps. Pour Dash, ca n'évoque pas grand chose. C'est un point sur une carte, si ce n'est que tiens, il n'y a pas de route pour l'atteindre... Mais il peut entendre Baron marmonner un "bonne Mère" quand celui-ci s'affiche...

"Là où on va, le gilet par balle te servira pas à grand chose. On va sur le terrain de chasse des Loas Déchus. Et eux ils travaillent à la machette..."

"Des bûcherons ? héhé." (Petit sourire en coin de satisfaction)

"Bon Baron, assez plaisanter."

"J'ai un plan..."

Dash éteint la radio.

"Le truc, c'est qu'on se gare en retrait. Tu gardes la voiture. Et moi je vais chercher Dekard."
The Frond tire avec conviction dans sa clope et rajoute :
"Enfin, il me faudrait des grenades. Avec des grenades, ça sera plus sûr..."
Interrompu par sa propre toux qui s'amplifie de seconde en seconde, laissant presque croire qu'il va vomir.
Une fois le calme revenu, les yeux remplis de larmes et d'une voix très aigu, il rajoute difficilement : "c'est rien."

Il écrase son mégot dans le cendrier de la voiture.
"Mais, euh... un truc avant : Il ressemble à quoi Dekard ?"

Il pousse un long sourire et regarde au loin à l'extérieur, soucieux :
"Enfin, manque plus qu'à espérer qu'on le retrouve pas déquerre Dekard..." (Courte pause, avec un regard vers Baron et un nouveau petit sourire en coin de satisfaction)

Dash éteint la radio et débite quelques mots, auquel Baron répond d'un ton toujours aussi impassible :

"Je ne te laisserai pas partir seul Dash. Et j'ai pas de grenades."

Il fronce les sourcils en regardant Dash tousser et larmoyer. Puis quand Dash demande à quoi ressemble Deckard, il ravale ses mots car la mémoire lui revient. C'est un collègue... il fait partie de la même section que lui. Dash ne l'aime pas car il se la joue de trop, même si c'est un super flic que rien n'arrête.

Pour seule réponse, Baron pousse un grognement et rallume la radio.

Quelques minutes plus tard, il stoppe le véhicule le long d'une rue délabrée et en descend en désignant un mur.

"Tu vois ce tag ? Voilà le topo. Ces types sont les Tonton Macloute. Ils gèrent un marché assez original à LA. Le mercenariat. Ces types sont d'anciens tortionnaires de l'armée haitienne. Ils ont immigré ici après l'indépendance. Tu en trouveras régulièrement un ou deux au service de pontes mafieux ou autres grosses figures de la pègre, à louer leurs services de protection rapprochée. C'est comme ça qu'ils se financent. Mais ici c'est leur territoire, et ils y sont très nombreux."

Baron va dans le coffre de sa voiture et y cherche quelque chose.

"Ils sont véritablement camés aux drogues de combat et je te parle pas de leur entraînement militaire... insensibles à la douleur et assoiffés de sang. La plupart d'entre eux mangent leurs ennemis pour absorber leurs forces."

Il se met un collier de dents autour du cou et en envoie un à Dash. Pius il met son masque. The Frond voit les yeux du masque de Baron luire dans le noir. Une teinte légèrement rouge. Il est un peu flippant ce type...

"Je connais... un peu le coin. Ils auraient peut être l'un des nôtres, ça veut dire que c'est l'occasion de les neutraliser..."

Puis il enlève ses vêtements jusqu'à se retrouver torse nu, dévoilant de multiples scarifications.

"Tu peux garder les tiens. C'est que je suis un peu superstitieux... Tiens, fouille dans mon coffre et prend ce que tu jugeras utile de prendre. Après nous parlerons d'un éventuel plan d'attaque... Moi je vais me contenter de ceci."

Baron saisit une machette décorée. Elle a l'air d'avoir pas mal servi... Dash se penche dans le coffre. Il a le choix entre :
- un fusil d'assaut comme celui qui équipe les SWAT, moyennement encombrant, moyennement efficace mais équipé d'un silencieux (40 balles, 2 chargeurs) ;
- un lourd canon rotatif de .12 bruyant et impressionnant, très efficace à courte portée (36 cartouches, 2 tambours) ;
- un pistolet mitrailleur avec silencieux suffisament léger pour ne pas que son porteur soit gêné dans ses déplacements, au détriment de la puissance de feu et de la capacité du magasin (20 balles, 3 chargeurs) ;
- 4 grenades à fumigènes ;

Il peut prendre une des 4 solutions, en plus de son arme de service. Dash a entre autre essayé ces 3 premières pendant les scéances de tir. Les trois se tiennent selon lui.

*Je me rappelle à présent. Ce Deckard, quelle plaie...*
Tel un vieux film en noir et blanc, les images défilent dans son esprit : Deckard le talentueux avec un sourire honnête et aux canons fumant au dessus d'un tas de bandits tués à ses pieds ; Deckard héroïque sortant d'une maison en feu un chat sous un bras et une grand-mère sous l'autre ; Deckard modeste dans le commisairiat avec le capitaine lui remettant la médaille du mérite ; Deckard la star à la sortie d'une allée, des centaines de journalistes lui tendant un micro ; et enfin Deckard le bienheureux, de très jolies fans-girls gâtées par mère nature faisant foule autour de lui...
*Quel enfoiré ! L'imposteur ! Le... Le... l'imposteur !*

The Frond est déjà nettement moins pressé d'aller à la rescousse de Deckard...
"On aurait pu prendre un café avant non ? Histoire d'être en forme pour la mission..."
Devant l'air toujours impassible de Baron, Dash se résigne : "Ok laisse-tomber."

La tête dans le coffre, Dash hésite :
*Il faut une arme discrète pour ce genre de mission, il faudra agir comme à mon habitude, tout en subtilité...*
The Frond a fait son choix, et retire l'arme du coffre, il se présente à Baron :
"Ca y est mon gars, on peut y aller."
Il a lui aussi mis son casque, mais avec par dessus son chapeau de cowboy (faut pas déconner quand même).
Levant le torse pour monter un peu le lourd canon rotatif avec lequel il s'est accroché comme il pouvait, il effectue un mouvement au ralenti pour lever un poing en direction de Baron, pour enfin en ressortir un pouce conquérant.
"Les gens peuvent se rassurer et s'estimer en sécurité à présent. La ville a un nouveau justicier. J'arrive !"
*Vive l'Amérique !* (Dans son esprit au loin résonne le son des trompettes patriotiques).

Même avec son lourd canon, Dash avait le sentiment d'être une petite crevette à côté de la carrure de Baron.

"Je vois que tu as décidé de jouer dans la dentelle. Bon. Je crois savoir où ils détiennent Deckard. Il va falloir que je rende visite à une vieille connaissance au milieu d'un squat du territoire des Tontons. C'est mon indic local. Leur vendeur de grigris personnel..."

Il se penche dans le coffre pour attraper ses affaires, pendant que Dash parade avec son nouveau joujou rutilant. Quelques reflexes lui reviennent en tête par rapport au fonctionnement de l'engin. Il ne sait pas extrêmement bien s'en servir, mais c'est définitivement la classe. Puis Baron désigne un lieu.

"C'est par là qu'on se dirige. Comme tu vois c'est un vrai coupe-gorge..."

Le dos alors tourné à Baron The Frond ressent tout-à-coup une sensation de picotement dans le coup, puis tout s'évanouit dans le son de la voix de Baron...

"Allez The Frond... Bonne nuit..."


***


*Splash*

La première chose que Dash ressent, juste après la sensation de noyade, c'est l'odeur. L'odeur fétide qui se dégage de la bouche de la personne qui se tient devant lui. Quand il ouvre les yeux, il fait face à une rangée de dents en or qui lui sourit. Puis le visage se recule, laissant paraître un faciès puis un corps de personne obèse, congestionné de piercings et de scarifications. L'individu pose un seau et saisit une machette. Soudain il lui adresse la parole, mais Dash ne comprend pas un traître mot de ce qu'il dit. Langue étrangère. Français peut-être. Quand il commence à ballader son regard à droite à gauche, il constate qu'il est dans une pièce sombre, seulement éclairée par un plafonnier qui se balance. Il y a une table de chirurgien pleine d'outils divers et variés à sa droite. Il a également le sentiment d'une présence derrière lui, mais il ne peut s'en assurer. Il ne peut pas bouger. Il est solidement attaché sur une chaise, par des chaînes. Le picotement dans le cou, lui, est toujours présent. Et Dash a la sensation de vivre cette scène à la troisième personne, comme s'il était bourré...

*Qu'est ce que je fou là ? J'ai du loupé un post...*
L'inspecteur The Frond, dérouté par la situation essaye tant bien que mal de comprendre ce qu'il lui arrive.
*La dernière chose que je me souvienne est mon look terrible avec le canon rotatif... Baron me disait qu'il voulait voir ses oncles ou un truc du genre... Enfin bref, ensuite on a pris cette rue étroite... et là plus rien. Ah si ! Baron m'a dit : Bonne nuit. Mmmm je me demande bien pourquoi il m'a dit ça...*

Puis, il se ressaisit :
*Bon Dash, t'es dans une sale situation, il va falloir faire preuve de discernement et de sang froid.*

The Frond a du mal a ne pas garder l'équilibre visuel...
*C'est quoi ce mal de crâne ? Bulletshit ! J'ai la tête qui tourne... Quelle injustice, je n'ai même pas bu pour ça !*

*Mais rien n'arrêtera mes qualités d'analyse !*
Dash regarde le gars qui lui fait face :
*Avec sa tête de porte-bonheur, il s'agit sûrement du gars que Baron voulait voir, le vendeur de grigris. C'est logique.*

Son regard se pose sur la table :
*Des ustensiles chirurgicales... Étrange... il s'agit peut être d'un ancien hôpital... peut-être même d'anciens dentistes reconverties... Ca expliquerait aussi les dents en or...*

*Il est temps de réagir maintenant... de manière tactique !*
The Frond fixa l'obèse dans les yeux, avec un air sérieux et dit d'un ton grave :
"Hello, je suis COPS monsieur... Je vous ordonne de me détacher. Sinon, vous pourriez avoir de sérieux problème, vous savez. Alors Attention !"
*Bien envoyé Dash !*

Quand Dash s'adresse à lui, le tortionnaire a l'air surpris, mais il répond en souriant, et avec un fort accent créole :

"Cops ? Wien à foutwe du nom de ton gang ! Tu n'es pas suw ton tewwitoiwe ! Et pouw cette waison, je vais coupe-coupe ! Hahahaaaha !"

Son rire tonitruand est stoppé net quand la personne qui se trouve derrière Dash s'adresse au tortionnaire. Il lui parle en français, mais le Cops reconnaît cette voix : c'est Baron. Le gros lard aquiesce et se redresse, et tout deux quittent la pièce. Avant de sortir, Baron se tourne vers Dash. Il est toujours torse nu mais n'a plus son masque.

"C'est vrai qu'il est plus costaud qu'il en a l'air, le collègue. On va voir le chef au bout du couloir. On revient dans 10 minutes et on te taille en pièces."

Dash, essouflé et tremblant à cause des reflux d'adrénaline, a du mal à garder son sang-froid. Mais ses yeux se sont habitués à l'éclairage ambiant. Il est dans une salle préfabriquée vétuste. Et qui sent la rouille. Il y a une fenêtre dont les volets sont fermés à sa gauche, la porte en face de lui, et le bazar chirurgical à sa droite. Derrière, il ne peut pas voir ce qu'il y a... Putain ces chaînes...

Lorsque Baron quitte la pièce, complètement éffaré par ce retournement de situation, Dash lui crie :
"Espèce de traître ! ENFOIRE ! Je le savais !"

Mais il finit par se retrouver seul et même lui a compris ce qui allait arriver.
*Bon pas de panique... Gardons notre calme...*
Des goutes de sueurs coulent sur le front de l'inspecteur.
*Ok, c'est le genre de situation classique... Tout COPS s'en sortirait aisément. Alors pour un génie comme moi, il n'y a aucun souci à se faire.*
Dash regarde à gauche puis à droite, son regard fixe le vide quelques secondes...

"HELP ME ! AU SECOURS ! A L AIDE ! COPS SÉQUESTRÉ ! ICI ! DANS L'ATELIER DENTAIRE !"
Dash s'agite dans tous les sens en criant, jusqu'à ce qu'il s'arrête, essoufflé. Son coeur battant à cent à l'heure.

*Je contrôle la situation, ce n'est pas de vulgaires chaînes qui vont me retenir... Reprends toi Dash !*
Son visage humectant de toute part, The Frond essaye de reprendre son calme.

*Pour quel raison j'ai voulu être COPS ?*
Dash se souvient de l'époque d'antan, quand il était jeune, enfant à la fin des années 2000...
*Les belles années, un vrai texan était au pouvoir, le monde était en de bonne main. L'Amérique était en guerre avec les pays arabes. Et sur CBS, on rediffusait les épisodes de la saison 9 de Walker, Texas Ranger pour la 17ème fois... Qu'est-ce que le monde avait à donner de plus ?*
The Frond soupire, le regard sévère.
*C'est grace à tout ça que je suis devenu ce que je suis aujourd'hui... Je n'ai pas peur de ces immigrés dentistes !*

*J'ai LA solution...*

"AU SECOURS ! HELP-ME ! A L'AIDE ! JE SUIS ENFERMÉ ! JE VEUX PAS FINIR EN KEBAB !"
Dash s'agitant une nouvelle fois dans tous les sens hurlant à plein poumons...

Le stress, la nervosité et l'adrénaline montent au cerveau de Dash, qui est finalement pris d'un gros vertige à force de se débattre sur sa chaise. Les couleurs se voilent... alors par reflexe, il se tient le front avec les mains.

...

Stupeur et stupéfaction, il n'est plus attaché, mais il ressent quand même une drôle de sensation aux poignets. Ils sont un peu rouge, et le motif des chaînes qui le retenaient y est presque gravé. Il jette alors un oeil par terre.

Brisées.

Il les a brisées... ça ne fait aucun doute. Putain mais qu'est ce qu'elles sont grosses pourtant !

En gigotant, il parvient à se tourner complètement pour inspecter le reste de la pièce. Il n'est pas seul. Sur une autre chaise trois mètes plus loin gît le détective Deckard.

*J'ai réussi ! Exactement ce que je voulais faire ! J'ai brisé les chaînes grace à la puissances de mes poignets musclés !*
Debout, les deux poings levés devant lui :
*Ahah. Rien ne peut m'arrêter ! Ma force et mon intelligence sont sans limite ! Ahahah*

Dash se retourne, étonné de voir Deckard, lui aussi sur une chaise.
*Shiiit, le voilà lui. J'espère qu'il ne m'a pas enten... Non biensur que non ! De toute manière je n'ai rien dis !*

The Frond inspecte le visage de Deckard gisant sur la chaise.
*Bon, je vais sauver cette pompeuse de truffe. Au moins sur ce coup, il n'aura pas le bon rôle.
Héhé, oui, ça sera moi le vrai héros, celui qui a réussi là où le soit-disant héros a échoué ! Donc Dash nouveau héros des héros ! Héhé. A moi, la gloire, l'argent et les filles ! Hahaha.*

Soudain, le grand sourire de Dash est remplacé par une apparence des plus sérieuses, un regard grave et déterminé.
*Bien, je vais devoir maintenant le réveiller... Et même si ça ne sera pas facile, c'est mon devoir.*
The Frond se remonte les manches, crache dans ses mains, les frottent. Et son bras prend de l'élan.
*C'est pour ton bien.*
La gifle part, et il enchaîne s'adressant à lui entre deux baffes à mis-voix : "Réveille-toi ! Réveille-toi ! Deckard ! "
Dash démontrant toute sa conviction dans chacun de ses gestes.

Deckard a l'air mal en point. Il a été torturé presque à mort. Le visage tuméfié. Du coup, Dash, dans un élan de logique, en déduit que ça n'est pas le meilleur endroit où taper.

Les côtes...

Le coup part. Dash regarde la chaise.

Plus personne.

La carcasse de Deckard est allée percuter le mur deux mètres plus loin dans un fracas digne d'une grue de démolission en action. Les chaînes qui retenaient le Cops ont volé en éclat sous la puissance du coup, et la poussière de la pièce semble être intégralement soulevée.

Pour The Frond, son collègue vient de décéder...

"Touss touss..."

Pas possible ! Deckard tente de se relever ! Il tend le bras vers un coin de la pièce, désignant un sac

"Les pi... les pillules... là... doooonne..."

Coriace le gaillard... The Frond fouille dans une sacoche qui se trouvait là. C'est celle de son collègue. Il y trouve toute sorte de médicaments sans nom. Mais une boîte de pillules semble convenir à la requête de Deckard...

*Je suis SURPUISSANT ! On sous-estime trop souvent mes 75 kilos et mon bon mètre 80. Avec moi c'est 100% muscles, produit nourrit et élevé dans nos meilleurs fermes du Texas !*
The Frond sort la boîte de la sacoche :
"Ok, c'est ça que tu veux ?" en secouant la boîte de pilules en direction de Deckard.
"Hein ? Je comprends pas ce que tu dis ? Ah ok je te l'apporte."

Dash ouvre la boîte et lui tend.
"Vas-y mon gars. Fais-toi plaisir."
Il attend que le COPS blessé prenne ces médocs, et il ajoute :
"Content de me voir, n'est-ce pas ? T'inquiète maintenant, ça va aller, je suis là." et Il lui donne une petite tape dans le dos.
*'tain, il est pas beau à voir... et dire que je suis tellement fort, que j'aurais pu le tuer. Je dois apprendre à contrôler ma force.*

"Bon, il faut que je te dise tout de suite... j'ai un plan !"

"Nous allons nous échapper par la fenêtre. Non pas pour fuir comme des lâches, mais je dois t'emmener en lieu sûr avant de m'occuper d'eux. Tu comprends bien que tu me dérangerais dans ma mission. Un peu comme un boulet. Tu vois le truc ?"

"Allez dépêchons-nous ! En espérant que tes ronflements ne les aient pas déjà alertés, car t'en as fais du boucan..."
"Mais ne t'en fait pas, ce secret restera entre nous." Dash lui fait un clin d'oeil et se dirige vers la fenêtre qu'il ouvre ainsi que les volets...

Deckard s'était relevé, il boîte un peu, mais ces pilules ont l'air de lui avoir fait un bien fou en quelques secondes seulement. Il passe la bandoulière de son sac autour de lui pendant que Dash constate que la fenêtre est condamnée...

"Attends... comment t'as fait ça ? T'as failli me péter les côtes... et c'est quoi ça ? Tu donnes dans le mauvais goût maintenant ?"

Deckard désigne le collier à dents de Dash, celui que Baron lui avait remis.

"Ecoute, je vais déjà mieux... Tu crois pas qu'on devrait passer à l'offencive maintenant ?"

The Frond reluque son collègue de bas en haut. C'est vrai. Il a l'air mieux. Son visage se dégonfle peu à peu. Deckard pointe son doigt à son visage alors que Dash le regarde.

"Pour ça... je t'expliquerai... Et pas la peine d'aller chercher du renfort. On est dans une zone de non-droit ici. C'est cool d'être venu en tout cas, j'en avais plus pour longtemps. Coriaces les mecs... T'es venu seul ?"

"Comment j'ai fais quoi ? Tu parles de ma force ? Ouais, ça surprend toujours au début. Mais tu sais..." - large sourire - "je suis Texan."

Dash remarque ensuite ce collier qu'il porte lorsque Deckard lui montre.
*Mais comment est-ce arrivé là ça ? Baron voulait en plus de me trahir, me ridiculiser ! Il me le payera !*
Il tire le collier et le jette par terre.
*tsss et dire que certaines personnes croient que ça donne du pouvoir ces conneries... pauvres simples d'esprits.*

"Ok Deckard. On va aller se les faire sur le champs, j'ai une forme du tonnerre !"
"Ah oui au fait, Baron n'est qu'un sale vieux traître. Je suis venu avec lui pour te sauver, et malgré mon intuition, il a réussi à m'assommer, comme un lâche. Mais il n'aurait pas dû me sous-estimer..."

"Bon moi, j'ai ma puissance surhumaine, mais toi, tu n'as aucune arme. Je te conseille de rester derrière moi, OK ?"
Il inspecte la pièce, et son regard se pose sur les pieds de la chaise explosée de Deckard. Il en saisit un et en donne un autre à l'autre COPS.

Enfin, The Frond se dirige vers la porte, le pied de chaise dans la main droite , il saisit la poignée de la main gauche, et il s'adresse à son collègue :
"Bon j'ouvre la porte et je saute dans le couloir. Il faut créer un effet de surprise. Donc tu me suis et on les charge, prêt ?"

Deckard a un curieux sourire au visage. Ca surprend Dash. Deck n'est pas bouche bée devant tant de force. Il se saisit du pied de chaise.

"Allons-y. Mais méfie-toi... Ils sont coriaces, vraiment. J'en ai fait les frais. Pourtant je suis pas ce qui se fait de plus mou. C'était même la première fois que... Enfin passons. Je te suis."

Dash, les muscles saillants et les veines marquées, saisit la poignée et ouvre la porte pour se jeter de l'autre coté le pied de chaise levé.

Personne.

Ils sont dans un couloir. A l'un des bouts, une porte entrouverte, de l'autre une autre porte, plus solide et plus fermée.

Dash regarde le bout du couloir, la porte entrouverte.
*mmmm étrange, trop tranquille pour ne pas être suspect... héhé j'ai repéré le piège.*

A voix basse, The Frond pointant du doigt l'autre porte, lance à Deckard :
"On va passer par là. Surveille nos arrières."

Dash s'approche vaillamment devant la porte fermée :
"Bon, on remet le même plan en pratique. Jusqu'à là tout fonctionne comme prévu."

Dash procède donc à la même approche...
*Banzaï !*

Fermée à clé, mais quand Dash a voulu l'ouvrir, il y a eu un craquement au niveau de la serrure. Deckard s'approche doucement de l'autre porte.

"Tu peux essayer de la défoncer. Avec la pluie qui tombe et le brouhaha environnant, personne n'entendra. Ya personne dans cette pièce là non plus de toute façon... Mais j'entend des voix plus loin..."