Code 240

A ce moment-là Mètre Cube rentre et tend un papier à Mulder. Il s'agit d'un avis de décès au nom de Jeremiah Wright. Le suspect. Il date du mois dernier sans préciser de cause de décès. Seulement, l'intéressé a l'air bel et bien vivant, devant eux. Wright semble comprendre ce dont il s'agit et secoue la tête.

"Vous comprenez... depuis ce jour je ne peux plus travailler, et du coup je ne peux plus payer le traitement pour ma femme qui est gravement malade depuis deux ans parce que j'ai plus de couverture sociale. Financièrement je peux plus rien pour elle alors j'ai agi de façon désespérée... Tout ça à cause de l'administration à deux dollars de ce pays de merde !!!"

Il marque une pause pour reprendre son calme.

"La vieille a sorti l'arme de son sac quand j'essayais de lui prendre. Je me suis défendu voilà tout. Je serai parti avec ce sac et l'argent sans trop la bousculer sinon..."

Il pointe Noiraude du doigt.

"Dans ma veste que vous avez ramassé, il y a les derniers cachets pour elle, que j'ai pu lui acheter. Je comprend que vous me reteniez là, mais si elle les prend pas d'ici 15 minutes, elle risque de faire une crise à tout moment... Est-ce que vous avez vraiment besoin d'être là tous les deux pour m'interroger ???"

"Donnes nous des informations sur ton domicile et mon collègue ira vérifier et ainsi peut-être lui apporter ces médocs. Pendant ce temps tu vas m'expliquer comment une telle erreur à pu survenir ?"

Wright s'empresse de donner son adresse à Noiraude qui prend note.

"De quelle horreur tu parles au juste ? Pour ce qui est de cette pauvre vieille j'ai rien à ajouter. J'avoue avoir tenté de lui piquer son sac à main, c'est vrai, mais elle serait encore de ce monde si elle n'avait pas sorti ce cran d'arrêt... D'habitude les petites vieilles se promènent avec une bombe lacrymo, pas avec ce genre d'engin... en même temps, par les temps qui courent, il serait normal qu'elles soient plus armées que vous..."

Il parle, il parle... il a l'air remonté contre tout ce qui touche à l'état en tout cas...

[HRP]J'ai dit erreur et pas horreur [/HRP]

"Je parlais de l'erreur sur cet avis de décès gros balourd ! Comment tu expliques que l'administration a pu enregistrer ton décès ?"

Là il a du mal à contenir son énervement.

"Mais merde !!! J'en ai plein le cul moi de ces conneries !!! C'est pas à moi de répondre à cette question parce que j'en sais rien !! Demandez-leur à eux ! Tout ce que je sais, c'est que du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans travail, sans couverture sociale, sans compte en banque. Et je m'en suis rendu compte quand des collègues à vous sont venus nous mettre hors de chez nous parce qu'on n'avait plus rien à y faire !! C'est vrai quoi : je suis mort pour la Californie !!! Et peu importe s'ils me voient vivants : une fois qu'on est déclaré mort, apparemment on peut plus revenir en arrière !"

Mulder tape du poing sur la table.

"On se calme !" hurle-t'il.

"Vous voulez me dire que votre petite vie tranquille a basculé du jour au lendemain sans avoir la moindre idée de la manière dont cette erreur a pu se produire !? Normalement pour un avis de décès il y a constat de décès et toute une procédure d'identification selon les circonstances du décès. Bon sang !"

Mulder reprend son calme.

"On se calme, vous avez commis un délit quelqu'en soit les raisons. Maintenant je veux bien me montrer compréhensif mais il faut pas me prendre en grippe ok ?"

Mulder attend que l'individu se calme.

"Bon alors reprenons. À l'époque où vous avez été déclaré décédé quels ont été les évènement plus ou moins marquant, qui vous restent en mémoire, que vous avez vécu ? Par exemple êtes vous allé chez le dentiste peu de temps avant ? Vous avez assisité à un match de hokey ? Ce dont vous vous souvenez, je vous écoute..."

Pendant ce temps il analyse l'avis de décès et voit si les raisons sont inscrite sur le document.

Noiraude a du mal a suivre le fil de la discussion, la fatigue d'une trop longue journée.

"Je vais me rendre au domicile. Je te le laisse."

Je serais peut-être plus utile comme ça qu'à essayer de suivre un interrogatoire...

Noiraude sort de la pièce avec l'adresse du suspect et descend au garage. L'hôtel est sur la route de son appartement en plus...

Pendant ce temps, Wright répond d'un ton on ne peut plus blasé :

"J'ai rien à répondre par rapport à ça. J'ai déjà répondu à toutes ces questions. Si vous cherchez une éventuelle cause à ma mort vous ne trouverez rien... Rien de rien. J'ai rien fait de particulier le jour de mon soit-disant décès. Ni avant, ni après. Je travaillais tous les jours comme un acharné comme consultant en agroalimentaire. Quelqu'un a fait une faute de frappe, sans doute, mais ce putain d'état que vous *servez* ne reconnaitra jamais avoir fait une telle erreur et préférera faire comme si j'étais vraiment mort... jusqu'à ce que je le sois réellement, j'imagine..."

Mulder lit l'avis de décès. La cause n'a pas été précisée. Ses grandes compétences de bureaucratie lui permettent de comprendre que ce pauvre type est vraiment une victime d'une bourde faite par un administré anonyme. Il sait également que tenter d'enquêter au sein de la municipalité pour comprendre ce qui s'est passé est un acte qui vaut son pesant d'antidépresseurs.

"Ok..."

Mulder sort de la pièce et va voir Mètre Cube.

"Je peux vous le laisser d'ici qu'on le défère ? J'aimerais bien savoir qui est réellement mort si il y a une faute de frappe derrière ce putain d'avis. Et vu que ça va prendre du temps et que ma journée est terminée depuis au moins 2 heures je vais rentrer me reposer. Est-ce possible que vous preniez la suite pour ce gus ? Faîtes lui des analyses aussi pour vérifier son état de santé. On ne sait jamais..."

"Il y a eu des cas similaires en divers endroits du pays..."

C'est Hawkins qui parle alors que Mulder entre dans le local.

"... Ca vient du système informatique foireux fabriqué dans un pays européen. Il y a parfois eu des bugs de ce genre les premières années après l'Indépendance, mais il y avait un recours à l'époque. Je crois que c'est l'an dernier... non... il y a deux ans... que le recours à l'appel a été abandonné parce qu'on a estimé que le système était devenu fiable. Du coup, ce pauvre garçon ne peut pas faire grand chose. La seule chose qui pourrait le sauver, c'est que cela se sache."

Mètre Cube prend la parole.

"On prend la relève, tu peux rentrer chez toi..."

Puis alors que Mulder s'éloigne Hawkins rajoute :

"La presse Mulder. Il faudrait que quelqu'un contacte la presse pour confondre l'administration... Ils sont friands de ces histoires là. Mais nous on peut pas. On est là pour défendre la ville, pas pour l'attaquer, tu comprends..."

Hawkins a un drôle d'air quand il s'adresse à Mulder. Un regard lourd de sous-entendus, mais il ne s'étendra visiblement pas sur le sujet : son portable vient de sonner, et il file en trombe à son bureau, laissant Mulder dans le couloir.

S'il se dépêche, le cops pourrait rattraper Noiraude qui est parti il y a à peine une minute.

Oh putain ! Une affaire pour moi ça...

Mulder court aussi rapidement qu'il le peut en direction de Mètre Cube. Il lui prend des mains le fax de l'acte de décès. Puis il file pour tenter de rattraper Noireaude, sur le départ.

"Hé Noireaude ! C'est quoi l'adresse où tu vas ? Je t'accompagne..."

Mulder lui fait un sourire et monte en voiture avec lui.

Noiraude est rattrapé par son collègues alors qu'il grimpait dans la Spitfire. Tous deux filent à l'adresse indiquée. Un vieux motel miteux en sortie d'autoroute, dans le genre typique des motels américains du XXème siècle. Les deux Cops sortent du véhicule et se dirigent vers la chambre 32 devant laquelle une petite blondinette de 4 ou 6 ans est assise et semble absorbée dans un profond dialogue avec elle-même.

Noiraude frappe à la porte.

"Agent Noiraude du Cops ! Je suis là car on nous a signalé une personne gravement malade. Pourriez vous ouvrir la porte s'il vous plait ?"

(ouf !)

Noiraude lance ses sommations d'usage alors. Son collègue est à ses côtés.

Pas de réponse.

Alors que les cops allaient agir à nouveau, une petite voix se fait entendre derrière eux.

"Faut laisser ma maman dormir, méchant monsieur !..."

La petite fille a une petite moue boudeuse, caractérisant l'état d'un enfant quand il se passe quelque chose d'incompréhensible mais néanmoins contrariant.

Charmante petite fille...

"Jeune fille as-tu la possibilité de regarder qui nous sommes sans ouvrir ? Tu pourras alors vérifier que nous sommes de la police : nous sommes là pour vous protéger toi et ta maman. C'est ton papa qui nous envoie. Il nous a dit que ta maman était gravement malade. Acceptes-tu notre aide ?"

Puis plus bas à l'adresse de Noireaude.

"Si ça marche pas la procédure dit quoi ? On défonce la porte c'est ça ?"

La mine renfrognée, la petite fille toise Mulder d'un air de défi. Elle lui répond, la voix un peu plus faible

"Vous êtes des méchants monsieurs."

Visiblement, elle n'a même pas compris ce que vient de dire Mulder. Elle retourne s'assoir sur les marches du Motel, tournant ainsi le dos aux cops.

"Méchants monsieurs..."

"Je dois avouer qu'avec les évènements des derniers jours, je ne sais plus ou on en est dans les procédures... On va déjà voir si la porte est fermé à clé."

Noiraude tourne la poignée de la porte et la pousse.

"Madame ?"

La porte grince doucement sur ses gonds et pousse un tas de vêtements posé en vrac sur le sol. Une chaude odeur de renfermé saisit le cops à la gorge. La chambre est un foutoir sans nom. Aucune réponse ne vient aux oreilles de Noiraude, mais celui-ci voit au centre de la chambre un lit sur lequel une femme d'une trentaine d'années respire avec difficulté. Elle est endormie, en sueur. Les notions médicales du cops lui permettent de diagnostiquer dans la seconde une crise due à un genre de diabète.

"Mulder ! Préviens le Central qu'il faut une ambulance et occupe toi de la gamine !"

Noiraude se précipite auprès de la femme et tente de la réveiller.

On va essayer de lui faire prendre ses médicaments.

A son contact, Noiraude est choqué par la crispation de son corps. Dans la panique, il renverse la moitié des médocs sur le sol et tente de lui en enfourner la dose prescrite dans la bouche. La bouteille d'eau sur la table de nuit aiderait la jeune femme à avaler la pilule. Au sens propre. Toujours inconsciente, Noiraude sent qu'elle se détend, au bout de quelques minutes.

[HRP]Oups désolé j'ai lu de travers et ai compris que la gamine était derrière la porte de la chambre...[/HRP]

Mulder, via son casque, appelle une ambulance en refilant l'adresse du motel.

"Allô Central ? Ici l'agent Mulder et l'agent Noireaude..."

Il transmet l'adresse.

"Nous avons besoin d'une ambulance et d'une équipe médicale d'urgence, une femme d'une trentaine d'année semble être dans un état proche du coma. Nous sommes dans une sorte d'hotel à cette adresse."

Il attends d'éventuelles questions complémentaires y répondre si besoin. Puis en attendant ou bien juste après il s'aproche de la gamine et relève son masque pour lui dévoiler son visage.

"Bonjour jeune fille ! Comment t'appelles-tu ?"

Alors que Noiraude tente tant bien que mal de stabiliser l'état de la mère, Mulder de son côté essaye *d'apprivoiser* l'enfant. Mais celle-ci semble pour le moins revêche et peu encline à coopérer avec le cops. Elle évite son regard et répond à ses questions par des hochements de tête évasifs. Pas besoin d'être psy pour chiards pour comprendre que cette petite est fortement perturbée...

10 minutes passent. La mère est stable malgré les faibles moyens dont disposent Noiraude pour la garder en vie. Mulder, même s'il a du mal à débrider la fillette, a au moins le mérite de la distraire lui faire penser à autre chose. Et c'est le plus important.

L'ambulance arrive sur ces entrefaites. La mère est chargée, et on demande aux cops d'emmener la petite aux bons soins des services sociaux les plus proches, faute de place dans l'ambulance, et surtout, vue l'urgence... Un des brancardiers leur conseille de lui trouver quelque chose à manger.

Quand l'ambulance s'éloigne à grands renforts de sirènes hurlantes, elle laisse les cops et la petite fille dans un nuage de poussière et de gaz d'échappements.

[HRP]Je suppose qu'on a son nom ?[/HRP]

"Est-ce que tu veux manger quelque chose jeune fille ?"

Mulder se souvient de l'avoir lu dans le dossier : la petite s'appelle Columbia. Il pose sa question à celle-ci qui répond un timide "Voui." Elle ne pose pas de question par rapprot à sa mère emmenée à l'hôpital. Elle s'était contentée de regarder la scène sans rien dire, immobile, un pouce dans la bouche.

(Bon si vous y voyez pas d'inconvénients, j'épilogue)

Une fois rassasiée, la petite Columbia est emmenée dans n centre d'accueil. La mère est hospitalisée. Le gouvernement profite de toute cette histoire pour régler le problème, mais à la grande surprise de Mulder l'inénarrable paranoïaque de la bande, Jeremiah Wright se voit relaxer. Il retrouvera quelques semaines plus tard une existence légale et sa fille. L'état (et le contribuable diront les mauvaises langues, à juste titre...) prend en charge la remise sur pied de la mère, et tout est bien qui finit bien...